Les douze élus en colère, plus remontés que jamais, forment un groupe municipal

25/06/2012 16:50

Les douze élus en colère, plus remontés que jamais, forment un groupe municipal (Hénin-Beaumont)

                   

                   

PUBLIÉ LE 25/06/2012

 

 

| LES VISAGES DE L'ACTUALITÉ |Depuis le coup de sang de février ayant fait imploser l'Alliance républicaine et fissurer le groupe majoritaire, les mois ont défilé sans qu'Eugène Binaisse n'ait apporté de réponse aux questions existentielles posées par les douze élus sécessionnistes de sa majorité municipale, dont plusieurs de ses adjoints. Pis, la révocation des instances de l'AR décidée unilatéralement, fin avril, et, selon les « 12 », illégalement, n'a fait que renforcer le courroux de ces élus qui créent leur propre groupe au sein de la majorité.

PAR PASCAL WALLART

 

henin@info-artois.fr

Que reste-t-il de leurs amours ? De ces beaux jours d'union et de cohésion lors de naissance de « Civisme et transparence » puis de l'union entre l'association impulsée par Georges Bouquillon et les socialistes « canal historique » de Daniel Duquenne ? Pas grand chose apparemment...

A l'épreuve du pouvoir, le ciment militant d'hier élaboré dans le climat particulier des années anti-Dalongeville s'est rapidement effrité, l'amitié s'évaporant dans la foulée entre Eugène Binaisse et son premier adjoint, Georges Bouquillon. En février, les deux s'étaient défiés lors d'un conseil municipal à couteaux tirés avec, à la clé, un chapelet de griefs (douze en tout) envers le mode de gouvernance du maire, présenté sous forme de cahier de doléances. « Comme on ne voulait pas lui mettre de couteau sous la gorge, on n'avait pas mis de date-butoir pour la réponse, mais là, quatre mois après, le fait qu'il ne nous ait jamais répondus, malgré qu'on l'ait relancé par l'intermédiaire de Maurice Lecat, ce n'est plus supportable !

 » explique Georges Bouquillon autour de ses amis, toujours aussi déterminés que lors de leur « coming out ». « Il est anormal de voir des projets politiques validés en bureau municipal ralentis voire enterrés... ou que certaines commandes ou orientations aient lieu sans qu'elles émanent d'une décision politique » s'insurge Caroline Troy. Qui regrette la dérive du « projet politique commun » originel et les injustices qui en découlent... « Notre groupe, on l'a vite réduit en l'appelant « Les amis de Georges » alors que j'en suis loin d'être le leader vu qu'ils ont tous un sacré caractère, plaisante le non-leader. De même ce n'est pas un groupe MRC, tout le monde étant loin d'y être carté ! » Un groupe ulcéré par le tour de passe-passe de l'assemblée générale extraordinaire organisée par l'AR en avril « dans l'illégalité la plus totale car, comme on l'a écrit à la sous-préfète, sur les 51 signataires de cette demande d'AG, seuls 5 étaient alors à jour de cotisation. Tout cela pour évincer des instances de l'AR nos amis, qui plus est piliers et membres historiques de l'association, sur le principe de "Puisqu'on ne s'entend plus, on vous révoque !" Une mascarade à laquelle a participé Eugène Binaisse, qui est parmi les signataires et aurait dû être au-dessus de la mêlée. Ce qui est ahurissant ! » Si techniquement, les 12 ne seront pas prêts pour le conseil de ce mercredi, c'est dès la rentrée qu'ils formeront officiellement leur groupe républicain en promettant déjà d'être « quoi qu'il arrive présents aux prochaines municipales ».